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Paris. Ses avenues pavées, bordées d'immeubles haussmanniens, ses boutiques de luxe, ses boulangeries et ses restaurants gastronomiques. « La ville lumière » ; « La cité de l'amour »... Les périphrases ne manquent pas pour définir notre chère Capitale. Pourtant Paris, c'est aussi sa périphérie, son passé colonial et migratoire, sa culture et sa mixité sociale. Des aspects rarement valorisés dans le récit national, qui font pourtant partie intégrante de la mémoire de notre pays, que le plasticien Kader Attia, lauréat du prix Marcel Duchamp en 2016, a voulu exposer dans l'incroyable espace de 1 300 mètres carrés du MAC VAL, Musée d'Art Contemporain du Val de Seine. Une façon d'amener une partie de la population au-delà du périphérique afin de découvrir le travail de la star montante de la discipline.

« On entend parler de Paris à l'étranger avec des images de cartes postales. Jamais l'architecture de banlieue n'a fait partie de cette dialectique française. Le visiteur, le touriste, ne se figure Paris qu'à travers ces images et ne voit finalement même pas les étrangers, ni l'histoire coloniale. Même lorsqu'ils sont à Gare du Nord, ils ne voient pas les subsahariens, les nord africains. »  Kader Attia, artiste contemporain

Français, d'origine algérienne, ayant grandi entre Garges-Lès-Gonesse/Sarcelles (95) et Bab El Oued (Algérie), Kader Attia incarne parfaitement cette génération postcoloniale, parquée dans de massifs ensemble de logements sociaux, qui y a spontanément développé ses propres codes et sa culture. Une génération qui a encore du mal à trouver sa place dans la France d'après-guerre.

« Ce déni de la périphérie dans le grand récit national français est aussi le déni de toute une subculture. C'est le déni du hiphop, d'une littérature, d'un militantisme, d'une culture olfactive, de la mémoire, etc. qui existe et qui perdure, mais qui est tue. Seulement, on ne peut pas enfermer les idées. » Kader Attia, artiste contemporain

En effet, on ne peut pas enfermer les idées. Surtout pas celles de l'artiste de 47 ans qui livre ici une exposition monumentale conçue à la manière d'un opéra en trois actes. Celle-ci débute sur un corridor sombre dont les parois ornées de collages représentent l'âme de la périphérie : grands ensembles, styles vestimentaires, influences ethniques... Le tout est articulé autour de la figure de Jean Gabin, monument du cinéma français qui a tourné pas moins de 8 films en banlieue parisienne, dans le Val d'Oise, mettant ainsi en scène les larges façades des logements sociaux de Sarcelles dans Pépé le Moko (1937) ou Mélodie en sous-sol (1963), et non pas les habituels Tour Eiffel et Sacré Cœur. Cet espace se conclue par une installation au sol : un disque en semoule représentant le plan de la ville de Ghardaia (Algérie) qui aurait fasciné et inspiré Le Corbusier pour la Cité Radieuse de Marseille (13).

Plus on avance dans le lieu, plus le lien avec l'architecture sociale devient de moins en moins évident et sert à exprimer des problèmes sociaux, à désaliéner les populations. Des poutres en bois aux fissures « réparées » par Kader Attia où les blessures demeurent apparentes ; une réplique de la skyline new-yorkaise réalisée à partir de frigos de différentes tailles, agrémentés de petits miroirs ; des barrières de sécurité lacérées et détruites à coups de pierre ; une œuvre diffusant une odeur nostalgique de clou de girofle ; des photographies portant sur la question des genres, de la sexualité et de la notion du couples ; des installations vidéos aux sujets sociaux divers, comme l'affaire Théo ou le marché du pétrole comme substitut au commerce triangulaire, etc. En bref des moyens détournés pour faire réfléchir. L'art de Kader Attia n'a rien de contemplatif : à chaque pas, à chaque œuvre que l'on découvre, une question se pose.

Pour clore l'événement : un épilogue aussi simple que complexe. Un diptyque photographique confrontant une photographie d'un puit à Ghardaia, dont le système hydraulique est désormais « made in China », et un site Volkswagen de l'Allemagne de l'Est où, en effet, les racines poussent aussi dans le béton.

Un parcours immersif puissant et engagé plus que nécessaire.

Les racines poussent aussi dans le béton, du 14 avril au 16 septembre 2018 au MAC VAL (94).

Pour en savoir plus, visitez le site de Kader Attia

Photographies : MAC VAL



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