La société de production de films commerciaux Superette, basée à Paris (10e), accueille jusqu'au 16 novembre 2018 l'exposition « Photo Stories » de François Prost, un photographe lyonnais indépendant de 38 ans attaché à la production sérielle, souvent axée sur la culture populaire, l'architecture et les apparences sociales.

Graphiste basé à Paris, François Prost a déjà un CV bien rempli : Galeries Lafayette, Crédit agricole, Aides, Lacoste ou encore Sephora, ont en effet fait appel à ses qualités créatives, notamment typographiques. Il y a cinq ans il décide de se tourner vers la photographie. Dans son objectif : une envie de liberté.

Pour sa toute première exposition monographique, François Prost a choisi de montrer quatre séries réalisées entre 2013 et 2017, méthodiques et analytiques ; une approche qu'il qualifie de rassurante puisque semblable à celle qu'il applique dans sa pratique de graphiste. Ainsi After Party (2014), la première des quatre collections présentées, recense une centaine de boîtes de nuit belges et françaises immortalisées de jour. Ancienne ferme, entrepôt, préfabriqué, parfois surchargés de décors aux références fantasmagoriques, s'animent en effet le soir et perdent de leur superbe une fois le soleil levé. Un inventaire conséquent de façades en environnement périurbain ou rural, récompensé par le Fidal Youth Photography Award en 2015.

Dans la même optique, Paris Syndrome, réalisée en 2017, questionne la banlieue de la ville de Hangzhou (Chine), où une réplique de Paris appelée Tiandu Cheng prend place depuis 10 ans sur un territoire de 1 900 hectares. Tour Eiffel, immeubles haussmannien, jardin de Versailles, tous les archétypes de la Ville lumière y sont mêlés tous azimuts. À travers un jeu des sept différences – entre le sujet original et la copie photographiée sous le même angle –, le visiteur pointe du doigt les similitudes entre réalité urbaine et décor en carton. « Heureusement ce sont les gens qui font les lieux et non l'architecture », tempère François Prost, dont la visite a permis de constater qu'au-delà de l'apparence architecturale vivent des citadins qui se sont appropriés les lieux.



Moins parlante mais plus esthétique, la compilation d'une trentaine de tours conçue en 2014, intitulée Faubourg, capture les grands ensembles d'Île-de-France des années 1960. Parmi eux, les Tours Nuage de la cité Pablo Picasso à Nanterre (92), à deux pas de la Défense, aujourd'hui menacées de destruction au profit d'hôtels et sièges d'entreprises ; ou encore la cité Curial-Cambrai (19e) souffrant de la paupérisation qui engendre insécurité et violence. Avec un cadrage aérien, François Prost détache les structures de leur contexte géographique et leur redonne toute leur force.



Dans un registre plus comique cette fois-ci la série Aux Champs-Elysées II (2017), que plus de 300 000 personnes arpentent chaque jour, prend des touristes du monde entier en flagrant délit de descente de bus. Deuxième volet d'une trilogie picturale, Aux Champs-Elysées II se concentre sur des vacanciers descendant de leur car, prêts à immortaliser l'Arc de Triomphe en dix minutes chrono. Une composition qui mêle individus et graphisme colorés de leur véhicule.



À la manière des pièces d'un puzzle, chaque série révèle une ambiance singulière tragi-comique.

Exposition « Photo Stories » de François Prost, à la Superette (10e) jusqu'au 16 novembre 2018

Pour en savoir plus, visitez le site de François Prost

Photographies : François Prost



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