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Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2017, Paola Siri Renard (née en 1993) crée des œuvres qui s’apparentent à des « micro architectures », parfois activées grâce à différentes corporéités.

Paola Siri Renard défend une pratique très personnelle de la sculpture. Pour obtenir des formes sculpturales spécifiques, la jeune artiste travaille différents matériaux – le verre, le marbre, le métal ou la résine – en s’appuyant sur des « architectures et designs invisibles ». À ses débuts, elle collecte des mesures issues de différents registres scientifiques et les injecte dans son processus de création, comme c’est le cas dans sa pièce Profundity 37 kilometers (2017) réalisée lors de sa résidence à Tokyo à partir de données relatives à un séisme, dans sa sculpture Weight of light, weight of black (2016) créée au CIRVA grâce au soutien de la Fondation Hermès ou encore dans sa sculpture 60 cm < 2 h + g < 64 cm (STEPS) (2017) où elle déconstruit la formule de Blondel. À rebours d’un hasard créatif apparent, l’artiste utilise des mesures spécifiques qu’elle nomme « données abstraites » et les retranscrit méticuleusement jusqu’à leur donner une forme artistique concrète.

C’est en exposant son travail aux Beaux-Arts de Paris pendant ses études que Paola Siri Renard prend conscience de la « dimension corporelle évidente » de ses pièces. Elle crée depuis lors des sculptures in situ ou autonomes, qui impliquent toujours des rapports entre corps, matière et espace, puisque le corps devient le sujet même de l'œuvre. Œuvre transitoire, sa pièce en résine Untitled Récamier (2017) se réfère à la chaise longue LC4 de Le Corbusier par sa forme et au Modulor par ses dimensions, mais évoque aussi les femmes alanguies de la peinture. S’asseoir sur cette méridienne, c’est faire l’expérience incommode et pénible de ces modèles qui ont traversé l’histoire de l’art.

Plus radicale, sa sculpture Love to details (Who Means Well ?) (2019) est un support de performance, qui pousse jusqu’à son paroxysme l’idée de l’artiste d’impliquer le corps. Agrandissement d’une volute corinthienne, dont les lignes s’inspiraient à la fois des feuilles d’acanthe – plante hermaphrodite – et des courbes corporelles. Cette pièce anthropomorphique de plus de quatre mètres de long a été conçue pour être associée à diverses interactions et performances. De ces échanges résultent une sculpture vivante et ritualisée, dont l’activation rompt avec la sculpture classique. L’abord des œuvres de Paola Siri Renard est sensible. Chez elle, la sculpture devient un prolongement du corps, une forme qui s’appréhende physiquement.

Pour en savoir plus, visitez le site de Paola Siri Renard.

Visuels : © Paola Siri Renard

Léa Pagnier



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