Dans l’ancienne ville Romaine de Gignac La Nerthe, les architectes de l’agence Comac ont réalisé un espace pluri-générationnel composé d’un pavillon et d’un square dans le centre ville.

Visant à dé-densifier le centre ville, ce programme aux accents provençaux redéfinit l’espace en liant l’hôtel de ville, le lavoir, la grange et les terrains vagues, dans un ensemble ouvert et aéré.

Sur ce projet, l'agence Comac précise :

"Ancienne ville Romaine de la fin du 1er siècle, Gignac La Nerthe est une commune provençale des environs de Marseille en France.
Développant l’agriculture depuis le Moyen-âge, la ville a connu sa réelle expansion à partir des années 60 avec les 1er rapatriés d’Algérie et une politique d’urbanisation pavillonnaire en relogeant les habitants des quartiers Nord de Marseille.
La ville de Gignac s’est ainsi « densifiée » par un mitage du territoire issu de la dé-densification des grands ensembles marseillais.

Aujourd’hui, totalement rongé par cette expansion de parcelle individuelle, le centre ville ne laisse que peu de respiration urbaine et d’espace public. Complètement déserté, il subsiste toujours une église, un lavoir, l’Hôtel de Ville et sa place, une grange, une maison de ville et plusieurs terrains vagues.

Partant de ce constat, la municipalité lance une politique d’acquisition foncière afin de reconquérir son centre ville, de créer une centralité autour de la mairie par un projet d’espace public à l’échelle de la ville et de ses habitants, un square ou un jardin ponctué de jeux d’enfants.
Par une série de workshop Comac et l’équipe municipale définissent ensemble le programme et ses enjeux ; un espace pluri-générationnel, un lieu de rencontre, de vie et d’échange autour de plantations locales et renvoyant l’image de l’espace provençal et authentique pour tous.

Le projet propose une lecture à double échelle, une évolution urbaine et architecturale de Gignac sous forme de réponse sociale.

L’enjeu principal était d’unifier un ensemble de composantes urbaines disparates. Assembler et recomposer une centralité à partir de la place de l’Hôtel de Ville, le Boulevard Perier, le lavoir, la grange et les terrains vagues bordés de parcelles pavillonnaires.

C’est en démolissant la maison de ville attenante à la grange que le projet vient créer la principale respiration urbaine du centre ville, étendant la place de la mairie au délà du Boulevard Perier, l’étendant jusqu’aux terrains résiduels pour former près de 3000m² d’espace coalisé.

Prolongeant l’axe formé par le bâtiment de la mairie, un élément architecturé, le pavillon, vient s’implanter de manière à structurer l’espace public formant ainsi plusieurs sous espaces.

De part et d’autre de ce pavillon, formant l’axe structurant sur de près de 70m de long, viennent s’organiser l’ensemble des éléments programmatiques.
Dans la continuité de la place existante, l’entrée du square se définit par un pincement entre le pavillon et la grange existante.
Le parvis longeant le pavillon au Nord dévoile ensuite une esplanade minérale. Cet espace au caractère rassembleur et populaire interagit avec la végétation du jardin des senteurs le bordant. Un ensemble de jardinières agrémenté de plantes méditerranéennes permet au public de redécouvrir une végétation locale de plantes de collection parfois oubliées.

Au Sud du pavillon se développe le jardin intime. Véritable espace provençal, le mail de tilleul et de banc entourent un bassin. L’eau, issue du puits existant, se présente comme une composante essentielle en parcourant le jardin intime pour ensuite se déverser dans un des patios du pavillon révélant ainsi la symbolique de l’eau.
A ces côtés, l’on trouve les jeux d’enfants ; un talus de sol souple où se retrouvent marelles, balançoires, toupies, toboggans et rires d’enfants. Le pavillon vient lui aussi compléter l’activité des plus petits en offrant un espace couvert scénique pour des spectacles de marionnettes ou de Guignols.
Tout au long du pavillon, des espaces extérieurs couverts viennent agrémenter le square et ses différentes entités. Positionnés entre les différents locaux techniques et les locaux de stockage, ces espaces ombragés se définissent par une fonction propre à chacun.

Après le théâtre de Guignol et la symbolique de l’eau, le bâtiment développe également un espace de festivité permettant à l’équipe municipale d’organiser aïolis et autres banquets sous la fraicheur d’une treille de béton. Plus loin, le pavillon se conclut par un amphithéâtre prolongé de buttes végétales et offrant à la mairie un lieu de diffusion culturel.
La grange existante s’est vue elle aussi requalifiée. Laissant apparaitre le jardin et ses oliviers sous forme de cadrage, elle forme un lieu de convivialité autour d’une table à ciel ouvert.

Cet aménagement urbain disposant de différents espaces au caractère, ambiance et usage variés constitue aujourd’hui un véritable outil à disposition de l’équipe municipale pour y développer une politique sociale en faveur des gignacais.

La faïence, un clin d’œil Provençal

La maison démolie présentait un sol revêtu de carreaux ciments colorés typique de la région et d’une époque. Ces éléments déposés et conservés ont été réemployés pour habiller la table maçonnée de la grange à ciel ouvert. Ils sont également à l’origine du motif faïencé présent sur les façades du pavillon.
C’est à partir du dessin originel des carreaux, réinterprété dans les couleurs du drapeau provençal que ces façades ont été dessinées.
Le motif permet aujourd’hui d’identifier le projet en lui conférant une image de modernité au travers d’un symbole issu de la tradition locale de la construction.

La signalétique

Ce projet a également permis de reprendre un travail de recherche autour du thème de la signalétique dessiné pour la mairie de Charroux (lieu du 1er projet réalisé par Comac).
Associé à l’entreprise de mobilier urbain CYRIA, les totems DRAIAC et ENDRAIAC ont pu être réalisés. Véritable dépollueur urbain, ils attirent l’ensemble de la signalétique du square et des rues adjacentes sur une simple tôle pliée à l’emprise au sol minimale.
Détournant ainsi la profusion des panneaux hauts en couleur sur potelets, DRAIAC et ENDRAIAC font aujourd’hui partis du catalogue de mobilier urbain CYRIA.

Les bancs et poubelles de l’esplanade

Pour agrémenter l’esplanade et son caractère minéral, l’ensemble des mobiliers dessinés ont été réalisés à partir de bloc de pierre sèche (grès). Des bancs et des poubelles monolithiques au bord chanfreinés sont ainsi venus compléter et renforcer la spatialité de cette esplanade."

Photographies : Philippe Ruault

Pour en savoir plus, visitez le site de Comac



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