Lundi 18 mars, rue Schoelcher, à Paris (14ème). Alain Sarfati inaugure les 54 logements singuliers de ce qui fut anciennement un immeuble de bureau. Le bâtiment, qui a vécu de nombreuses rénovations au gré de ses occupations, voit son intégration urbaine réinventée grâce à l'appropriation ingénieuse de ses détails et ses particularités.

Fin des années 1930, la construction au 7-9 rue Schœlcher (14ème) sort de terre, alors pensé comme devant accueillir des logements. Ses appartements étriqués sont par la suite soumis à plusieurs ajouts et transformations, laissant finalement place à une occupation de bureaux en 1992, et bénéficiant à cette occasion d'une nouvelle façade conçue par Alain Sarfati. Racheté à la ville par la RIVP en 2018, l'immeuble conserve le visage du bâtiment côté rue et revient à ce qui fait l'âme de ce projet, transformant ainsi les 3 833 mètres carrés de bureaux en 54 appartements uniques.

L'immeuble en U est confronté à un vis-à-vis important, des intérieurs difficilement praticables et des hauteurs sous-plafonds différentes : une organisation chaotique due à plusieurs années de travaux et de réajustements peu cohérents. Faisant face à ces nombreuses contraintes, surprises et découvertes durant le chantier, l'architecte Alain Sarfati a du s'équiper de patience et d'astuce pour remettre aux normes cet ensemble pourtant plein de promesses.

Le maître d'ouvrage présente, à l'occasion d'une visite exclusive, les coursives et espaces intérieurs de sa réalisation.
Le parcours commence dès l'extérieur, sur l'étonnante façade blanche rue Victor Schœlcher, construite en 1992 qui répond à une esthétique océane et se différencie notablement de ses voisins. L'architecte conserve donc et complète cette première intervention par une isolation thermique qui répond aux besoins de confort attendus.
Celui-ci nous emmène alors dans les coursives en léger devers, qui ont été greffées aux habitations pour faciliter la circulation et rendre l'intérieur plus praticable. Un remarquable escalier extérieur a été ajouté à la structure lors de cette rénovation, visible depuis les passages. Ces interventions sont dissimulées derrière un revêtement en acier inox, dont la texture reflète les rares rayons de lumière, et agit comme une façade-miroir aux allures marines.
Les 54 logements, tous ayant une disposition intérieure unique et personnalisée, toutes typologies confondues, sont issus d'un travail de longue haleine qui s'est adapté aux contraintes conceptuelles du bâtiment. Les plus heureux locataires bénéficient d'une vue dégagée côté rue sans vis à vis, tandis que d'autres profitent des reflets de la surface extérieure argentée sur cour, dont la lumière évolue au gré du temps.

L'immeuble fait l'objet d'une intégration urbaine éclairée, qui célèbre l'histoire et la diversité structurelle du bâtiment, tout en respectant la diversité culturelle de ses occupants.

Une intervention aérienne qui fait tout le caractère de l'immeuble d'Alain Sarfati.

Pour en savoir plus, visitez le site de Alain Sarfati

Photographies : DR



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