À la manière d'une chanson pop aux paroles mélancoliques, la série Courts du new yorkais Ward Roberts est un paradoxe. Derrière les espaces urbains aux couleurs pastel immortalisés, le photographe représente l'isolement de l'Homme moderne à travers des prises de vue de terrains de sport déserts.

Depuis 2007, armé de son fidèle appareil, Ward Roberts couche sur papier glacé des lieux d'architecture sportive à travers le monde, de Hong Kong à Hawaï. Qu'ils soient de basket ou de foot, chaque terrain photographié confronte une structure brutale et franche à des tonalités douces.

Exploitant aussi bien la géométrie de ces lieux de rassemblement que leurs nuances colorimétriques, l'artiste capture la beauté d'un quotidien auquel nous ne prêtons plus attention. La singularité et le paradoxe de son travail réside dans sa manière de montrer vides ces parcelles pourtant dédiées à une activité collective. Les seuls témoins de vie sont des vêtements séchant aux fenêtres avoisinantes, ou des mauvaises herbes sortant des fissures, comme si les hommes étaient désormais cloîtrés chez eux.

L'omniprésence des lignes géométriques et la grandeur des surfaces isolent encore plus le spectateur, qui se sent perdu face au vide véhiculé par les clichés. Ward Roberts ne capture pas seulement des éléments architecturaux, il leur donne un sens, illustrant ainsi le néant dans lequel la société contemporaine se plonge.

Une série qui, malgré ses couleurs séduisantes, oblige à se poser un instant pour réfléchir sur le monde dans lequel nous évoluons.

Pour en savoir plus, visitez le site de Ward Roberts

Photographies : Ward Roberts



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