Impressionnante, talentueuse, profonde… Celle qui n’a jamais couru après le succès, s’est éteinte en janvier 2013 à Paris à l’âge de 87 ans. Si l’artiste nous a quittés, ses créations, elles, sont éternelles. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, retour sur le parcours de celle qui a marqué de son empreinte l’histoire du design et de l’architecture.

Andrée Putman, c’est l’histoire d’une femme née en 1925 d’une famille bourgeoise d’origine lyonnaise. D’une femme qui a baigné toute son enfance dans la musique et l’art. Poussée par sa famille vers une carrière musicale, elle finit par y renoncer : ce n’est pas sa tasse de thé. Elle entame alors une carrière de journaliste pour plusieurs grands magazines et se met à côtoyer des artistes de l’époque…

De journaliste à styliste 

A la fin des années 50, Andrée Aynard épouse le collectionneur et critique d’art Jacques Putman, dont elle prend le nom. En 1958, elle se lance dans le stylisme et travaille alors dans le magasin Prisunic où elle s’emploie à “faire de belles choses pour rien”, toutes consacrées à l’univers de la maison.

10 ans plus tard, elle sera repérée par Didier Grumbach avec qui elle crée en 1971 la société Créateurs et Industriels. Son intuition révèle de nombreux talents tels que Issey Miyake, Claude Montana ou encore, le célèbre créateur de mode Thierry Mugler dans son concept store de la rue de Rennes, à Paris. Dans le même temps, elle se lance dans la réhabilitation de lieux laissés à l’abandon. Elle aménage par exemple Créateurs et Industriels dans un ancien dépôt de la SNCF !

L’apogée d’une carrière hors du commun

A 53 ans Andrée Putman lance sa carrière de designer et crée le studio Ecart. Elle propose des meubles des années 1930 remis au goût du jour, et ce sera un franc succès. 

Mais c’est l’année 1984 qui marque un tournant dans sa carrière. Retenue pour aménager l’hôtel Morgans, elle meuble l’établissement de luxe avec de très peu de moyens ; le décor est empreint de simplicité et de sobriété, à l’image de sa créatrice, adepte des lignes pures.

Sa carrière ne fait que débuter. Elle est ensuite engagée pour des projets d'architecture intérieure dans le monde entier. Parmi les plus emblématiques, on retiendra l’aménagement intérieur du Concorde, l’Hôtel du Pershing Hall à Paris, l’Hôtel ThePutman à Hong-Kong et même les bureaux du ministère de la culture. 

Mais le symbole de Putman, c’est bien sûr son célèbre piano de luxe : “voie lactée”, réalisé en collaboration avec le célèbre fabricant Pleyel. D’une longueur de 2,17 m, il offre, parmi d’autres caractéristiques, une table d’harmonie et un cadre en laqué noir brillant. 

Aujourd’hui, sa fille Olivia, a repris le flambeau du Studio Putman lancé par Andrée en 1997. Ainsi, la femme s’en est allée mais ses créations, elles, demeurent… Putman dit un jour : « Si j’intéresse au moins dix personnes, j’aurai accompli quelque chose qui va me porter toute ma vie ». Une vie qui fut bien remplie… Et une femme qui intéressera pendant bien des années encore… 

 

Visuels © : Xavier Béjot - Tripod Agency



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